D'une rive à l'autre, le long des haines, j'ai trouvé des beautés.

Je vous les tends comme un enfant son dessin malhabile,

Comme des cris partagés, comme des douleurs refoulées.

D'une rive à l'autre, j'ai nagé et taillé, regardé, écouté, ri et pleuré.

J'ai modelé des rêves de paix et d'amitiés.

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D'une rive à l'autre, fresques et mosaïques sont lentement dévastées par le béton des armées et mes petites pierres éclatées sourient de ma naïveté.

D'une rive à l'autre, l'olivier arraché, replanté, arraché, déplanté n'est plus qu'un rameau de balai.

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D'une rive à l'autre, j'ai découvert que la Méditerranée ne s'arrêtait pas à Saint Tropez.

Alors, de la rive nord où je suis né, je vous invite à regarder des pièces que j'ai taillées,  modelées et coulées sur les rives du sud, bien loin du quai d'Orsay.

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J'ai commencé par travailler le bois pour sa senteur et le toucher de son poli. Un morceau d'olivier rétif m'amena à modeler la terre. Et par hasard, au Liban, une belle princesse m'offrit une jolie pierre rose de la Bekaa. J'ai acheté une massette et un ciseau et lui  ai rendu le profil d'un ange.

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Quand on frappe la pierre, elle nous répond. Elle nous envoie une résonance, une musicalité. J'ai lu qu'en mettant son oreille sur une pierre d'une pyramide, on pouvait entendre le chant des esclaves et le rythme de l'outil des tailleurs. 

 

Pour modeler, je me laisse guider par mes doigts qui vont pétrir la terre jusqu'à découvrir une représentation  et dégager  la sensualité  que j'en attends.